Conférences de L'Unebévue 2013
Une petite machine asignifiante
Hasards polyphoniques et grotesques
par Mireille Lauze et Jean Rouaud
Samedi 25 mai 2013
à L'Entrepôt 7 à 9 rue de Pressensé 75014 PARIS
Que peut faire un enfant quand est nichée dans son cerveau une petite cellule en trop héritée d'un grandpère ?
Se créer un père étranger via une insémination végétalement assistée
Se faire une mère bloc amoureux d'odeurs, de lumière et de chaleur
Lire écrire et rêver dans le noir pour se tenir à distance du « gouffre familial »
Faire un film.
Film pour lequel les « critiques » n'ont pas résisté à la tentation de monologiser, de donner des définitions achevantes, de rechercher le vraisemblable, d'œdipianiser, de pathologiser...
Film donc à voir autrement.
Détournement d'un texte de Gilles Deleuze :
Il y a deux manières de voir un film,
Ou bien on le considère comme une boîte qui renvoie à un dedans et alors on cherche ses signifiés, et puis si l'on est encore plus pervers ou corrompu, on part en quête du signifiant,
ou bien on considère ce film comme une petite machine a-signifiante.
Comment ça fonctionne pour vous ? Si ça ne fonctionne pas, si rien ne passe, prenez un autre film...
Cette autre vision est une vision en intensité. Il n'y a rien à expliquer, rien à comprendre, rien à interpréter.
Cette manière de voir en intensité, en rapport avec le dehors, flux contre flux, machine avec machine, mise en fonctionnement avec autre chose, n'importe quoi...
c'est une manière amoureuse...
Nous brancherons les machines d'un film à deux autres machines, l'une polyphonique, l'autre grotesque, pour tenter des connexions hasardeuses non-hiérarchisées.
Pour tomber amoureux du film...