SUPERFLUX N°3 - Mars 2009
ISBN 2-914596-26-X, 13 €, 96 p.
SOMMAIRE
RAGE ET RÊVE
9 - La rage et le rêve des condamnés, Jean-Pierre Krief, interview
Il y a une phrase dans le livre de Jimmy Boyle qui reprend cette position. Il dit : « j'ai été de ceux qui se brisent les phalanges à taper sur les portes de la vie en suppliant qu'on les laisse entrer »... De sorte qu'il explique aussi toute sa révolte intérieure comme étant déjà une position de résistance, une position d'entrer dans la vie d'une certaine manière.
25 - Les cages, Propos de Jimmy Boyle. Extraits du film de J.P. Kreif
Dans les cages on avait devant soi des barreaux métalliques et derrière, trois murs. Et on pouvait faire trois petits pas en longueur et deux petits pas en largeur. Rien de plus.
On m'a enfermé là, nu. Il y avait une lumière au néon et tout était peint en bleu pâle. La lumière était allumée vingt quatre heures sur vingt quatre. Et j'ai vécu comme ça pendant six ans et demi.
29 - Warm phrases in Glasgow dialect. Joyce Laing
Now that it has happened it is difficult to imagine a prison unit of this nature functioning without the arts. In the Barlinnie Special Unit the creative arts have become an integral part of daily living...
33 - Special unit in Barlinnie Prison. Quelques indications bibliographiques
BABILS
37 - Oublis avec traces, oublis sans traces. Françoise Jandrot
Au fil des années, les générations successives ont repris de façon récurrente des interrogations concernant la « nature », les constituants et les transformations de leurs façons de vivre dans/avec leur habitat sémiotico-sémantique. De l'hétérogène de ces sources, D. Heller-Roazen dégage une problématique aux facettes multiples et parfois paradoxales.
44 - Comment j'ai rencontré les mots. Henri Calet
Écrire avec des mots. Je n'ai pas peur des mots, ce sont les mots qui ont peur de moi, dirait-on. Ils me fuient. Je voudrais bien raconter une fois comment j'ai rencontré les mots, comment je les ai attrapés, et comment je les ai perdus, un à un, jusqu'à ce qu'il ne m'en reste presque plus.
PARIS A BOSTON
49 - interview à Boston. Brigitte Compain
À l'écoute de la bande sonore de 2005 on comprend que la publication de 1972 est réécrite, -traduction donc - mais cela ne nous renseigne pas sur l'ordre chronologique des interventions de Roman Jakobson lors de l'interview en 1970. Quelle fabrique s'est opérée dans les montages lors de l'élaboration tant du texte écrit de 1972 que de la bande sonore de 2005 ?
55 - 2005-1970 : Jakoson russkig filolog ?
J'ai été très frappé quand maintenant, en relisant les vieilles lettres de Troubetzkoy, les lettres du début des années trente, où il m'écrivait sur son travail ces lettres, en relisant ses lettres j'ai trouvé une phrase de Troubetzkoy que j'ai oubliée, et qui m'a surprise, et qui est très typique : « La syntaxe me terrifie ».
SCHÖNBERG 1908
69 - Vienne au crépuscule. Francis Claudon
Le musicologue, l'historien, ont le droit et le devoir de penser les cas ; mais il peut arriver qu'ils fassent comme la police devant l'histoire de Robert ; ils cherchent vite une explication systématique ; le romancier, lui, donne une chair au système, il infuse petit à petit une vie au cas, il donne progressivement une émotion à l'exceptionnel.
75 - Vision d'un apprenti. Pierre Boulez
« Schönberg lui-même se reproche sa « technique déficiente » [...] Schönberg se trompe - il n'est pas mécontent de sa technique picturale, mais de son désir intérieur, de son âme à laquelle il demande plus qu'il ne peut lui donner... ».
77 - Soufle court. François Dachet
« L'exemple par lequel vous illustrez de manière très ingénieuse votre opinion m'a fait clairement comprendre ce qui vous préoccupe. Néanmoins, je crois pouvoir dire qu'il s'agit là d'une insuffisance enracinée dans la nature même de cette musique. Il est bien clair qu'à chaque fois qu'une nouvelle faculté est acquise, des qualités plus anciennes doivent disparaître ».